01/11/2025 open.substack.com  3min #295029

Pourquoi un slogan a-t-il plus d'effet que le bon sens ?

 Davy Hoyau

Quand j'ai lu l'échec de la transformation neurocorticale (D47-3) je me suis dit que quand même (parce que désireux d'avancer après une ère de terreur) ce n'était pas prudent de généraliser si vite la méthode. Mais heureusement ils l'ont échappé belle, en arrêtant tout à temps.

Outre de dire "c'est un plan de l'élite et blablabla", il est indéniable que la partie sociale est sensible aux arguments publicitaires, de modernité, de progrès scientifique, de vouloir être au top, etc.

Je m'interroge souvent sur le mécanisme qui permet à un slogan publicitaire d'avoir plus de poids qu'une expérience fondée de la raison et de la science, ou le simple bon sens.

Souvent, quelqu'un arrive avec une information sortie de nulle part, qui soudain efface tout ce qu'on sait.

Et surtout elle court-circuite la simple idée de se dire (comme je me le dis souvent à propos des nouvelles choses) "attendons de voir ce que ça donne, rien ne presse, je suis très bien comme ça".

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Mais surtout ce que ça court-circuite, c'est une truc extraordinaire qu'on pourrait appeler le pré-calcul.
Le précalcul c'est d'avoir une approximation, sans faire le calcul, de la validité d'un résultat. Si je dis 32*72=456789, on voit bien que c'est faux.

Dans le précalcul, il y a le fait (concernant le fonctionnement du corps humain) - même sans avoir aucune connaissance et en étant totalement ignorant des bases les plus élémentaires - le fait que ça marche déjà très bien comme ça, depuis toujours.

Il y a eu un saut phénoménal qui a été porté avec l'hygiène, ce qui a fait exploser la démographie. On a pu réduire drastiquement la mortalité infantile, ce qui est une fierté. Dans les grands lignes il y a de belles victoires.
Là il est question de guérir des maladies qu'on crée.

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Le deuxième truc le plus élémentaire, avant d'acheter un téléphone portable on se renseigne sur ce qui existe à moindre prix. On fait un petit comparatif.
Quand la santé est en jeu, on n'est plus au moyen-âge, la science est grandement publique.

ça aussi c'est un tic par inertie qui a été conservé du moyen-âge, où les médecins étaient des charlatans impitoyables pédants et arrogants, cette impression que "le savoir" est un truc trop complexe pour être dévoilé aux petites gens.
C'est totalement la base de l'autoritarisme.

En l'occurrence ici, il est juste question d'avoir l'objectivité d'observer que le principe du vaccin est stupide structurellement.
On envoie un microbe pour "stimuler" des défenses immunitaires qui sont sensées être déjà prêtes pour le jour au cas où un tel microbe arriverait.

Il y a plusieurs inepties dans cette affirmation. D'abord les choses ne sont pas si simples, ensuite, si un autre microbe arrive, c'est foutu, et enfin - c'est là qu'est la question du précalcul - "rendre malade pour guérir plus vite" c'est stupide.

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La question de fond est celle d'avoir le contrôle, sur des choses impondérables qui nous tombent dessus sans qu'on ne puisse rien y faire et qui rendent le monde incertain, et menaçant.
C'est le rêve, le but et là aussi la fierté de l'humanité d'obtenir ce contrôle.

Et c'est là qu'intervient l'effet publicitaire, qui consiste à vendre des slogans qui écrasent tout sens basique de la raison. Eux aussi, font appel au "précalcul".
"Nous sommes victorieux, nous dominons tout, injectez-vous des trucs au hasard".
Mais c'est de la vanité.

J'appelle le sophisme l'opération qui consiste à prendre les propriétés d'une ontologie pour les appliquer à une autre. En clair, on déjoue, on détourne, et au final, en encore plus clair, on pourchasse des symboles en attendant d'eux qu'ils aient une action sur la réalité.

Alors que, sur le plan scientifique, rigoureusement et simplement, il n'y a strictement aucun rapport entre ce qui veut être obtenu et ce qu'on fait pour l'obtenir. C'est de la berlue.
Et se réveiller de cette berlue est quelque chose de salvateur.

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